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L'engouement des start-up françaises pour l'espace

18 mai 2022

Quelque 70 start-up composent le new space français, qui représente aujourd'hui près de 10 % des effectifs du monde spatial français. Et il s'en crée régulièrement de nouvelles.

Dans le secteur de l'exploration spatiale, les start-up ne sont pas en reste. Tout va très vite. Hélène Huby l'illustre. En juillet 2021, après une dizaine d'années chez Airbus, notamment ArianeGroup, elle fonde The Exploration Company pour fabriquer un vaisseau spatial réutilisable transportant du fret et, à plus long terme, des hommes. Rejointe par une vingtaine d'ingénieurs, cette énarque diplômée de Normale-Sup installe sa société en Allemagne, près de Munich, et en France à Bordeaux.

Apprenant par son ancien patron, André-Hubert Roussel, qu'il existe une possibilité de faire embarquer un prototype dans le premier vol d'Ariane 6 prévu fin 2022, elle dépose une demande auprès de l'Agence spatiale européenne. Son dossier est retenu en décembre. Neuf mois plus tard, la mission « Bikini » est prête. « Nous avons choisi ce nom car le démonstrateur est tout petit, soixante centimètres sur quatre-vingt et pèse trente-cinq kilos », s'amuse la dirigeante de cette start-up. Il s'agira de tester la résistance de son bouclier thermique lors de la rentrée dans l'atmosphère.

Expériences de microgravité

Le rythme de développement est soutenu. Tous les deux ans, un nouveau lancement et une nouvelle évolution sont prévus. En 2024, ce vaisseau baptisé « Nyx » en référence à la déesse grecque de la création du cosmos, sera plus gros (1,6 tonne) et pourra emporter 300 kilos de cargos. Il évoluera en orbite basse pendant plusieurs heures autour de la Terre. « Nous avons déjà 200 kilos de réservés » affirme-t-elle. Les clients, des industriels ou des chercheurs, veulent valider des technologies ou faire des expériences de microgravité. Deux ans plus tard, en octobre 2026, il aura sa taille normale, quatre mètres d'envergure, emportera quatre tonnes de cargo, et restera en orbite six mois, avec la possibilité de ravitailler les stations spatiales. Et, en 2028, Nyx sera motorisé et pourra alors aller vers la Lune.

Source : Le monde (Dominique Gallois)